Par AHOUACH Abdellah: Membre de la ligue nationale des cadres superieurs en chomage
A
chaque fois que je regarde la télé ou quand je lis les journaux ou
surfer sur le net, je découvre un monde bouleversé par tant de conflits
et traversé par autant de disparités entre défavorisés et privilégiés
d'une part, et entre le nord et le sud, d'autre part. Je découvre une
Afrique saignante et profondément saccagée par des régimes
autoritaires, corrompus et acolytes des ex-puissances coloniales
étrangères. Je saisis davantage comment se faisait le pillage des
richesses des pays du Sud qui s’opère avec la complicité ou à
l’initiative des gouvernements et des entreprises du Nord. Je réussi,
de plus en plus, à comprendre l'hypocrisie des pays du nord, dites
démocratiques, qui se fermaient les yeux devant les blanchissements
d'argent envolés au pays du sud au niveau des paradis fiscaux, situés
pour la plupart au nord; le montant volé est estimé entre 100 à 180
milliards de dollars1. Je ne cesse d'imaginer pourquoi
une pauvreté gravissime touche presque les 3/5 de la population
mondiale, soit trois personnes sur cinq ne peuvent pas gagner plus d'un
dollar / jour d'après le rapport du PNUD de l'année 2007/2008, alors
que la terre est suffisamment riche pour subvenir aux besoins de ses
enfants. J'apprend que des milliers de personnes sont assassinés ou
torturés puis détenus arbitrairement dans des conditions inhumaines
même à l'intérieur des pays dites "démocratique", leur seul motif était
d'avoir oser dire ça suffit à la dictature, stop au vol d'argent
publique, non aux pillages des richesses des peuples autochtones par un
néocolonialisme incarné par des sociétés trans-nationales. De même, je
comprend pourquoi la manipulation des élections par des présidents élus
à 99,99% de voix et à plusieurs compagnes électorales ne suscitent
aucune indignation, ni ne provoque aucune contestation chez les
pouvoirs officiels des pays occidentaux, qui préfèrent rester muets et
sourds devant cette mascarade tant que le jeu électoral mène à la tête
du pouvoir l'homme le plus enclin à collaborer pour sauvegarder leurs
intérêts géostratégiques dans la région. Je trouve un environnement
pollué et farouchement dégradé suite à une surexploitation systématique
de ses ressources par les 20% de personnes les plus aisés au monde.
Ainsi, et à titre d'exemple, des centaines d'espèces sont actuellement
considérées comme menacés d'extinction (environ 24% des espèces de
mammifères et 12% des espèces d'oiseaux à titre indicatif)2,
des milliers de gens seront contraints à subir des famines et maladies
chroniques et des déplacements massifs en raison des mutations qui ont
fragilisés les écosystèmes qui les abritent, des milliers d'hectares de
forêts, constituant le poumon du monde, sont abattus chaque année à des
fin industrielles, les estimations du PNUE 2003 évaluent à 14,6
millions d'hectares par/an la surface touchée par la déforestation
durant les années 90 à l'échelle mondiale.
Pour
inverser cette tendance qui coûte au monde l'équivalent de morts de
deux hirochima tous les deux jours, à savoir 50 mille mort / jour,
selon l'expression de Roger Garaudy dans son livre "Appel au vivant",
l'engagement personnel réfléchi et actif dans une action collective et
responsable, qui promeut un monde plus juste et plus équitable où
l'individu pourra retrouver son humanisme et reconquérir sa dignité,
est devenu un impératif. En ce sens, nous devons choisir de rester
solidaires les uns des autres autour de projets sociaux à visage humain
et d'envergure universelle quelque soit notre couleur idéologique ou
notre appartenance religieuse. Sinon, nous devons accepter de mourir
solitaires suite aux effets néfastes et dévastateurs des politiques
néolibérales globalisées sur les conditions de vie sur terre; dans son
rapport de 2007/2008 le PNUD souligne : "40 pour cent de la
population mondiale la plus pauvre, soit environ 2,6 milliards de
personnes, seront condamnés à un futur comportant moins d’opportunités",
ceci est vrai si rien n'est fait pour remettre en cause la recherche du
profit, postulat de base du capitalisme libéral, considéré comme
responsable de toute cette pagaille.
Afin
de réaliser cet exploit, des hommes et des femmes de bonne conscience,
de part le monde, commçaient déjà à se mobiliser et à s'organiser en
mouvements contestant l'ordre mondial établi, et revendiquant un autre
monde digne d'être habité. En Egypte, en Ethiopie, au Mexique, en Inde,
au Chili, au Yémen, en France, au Canada, au USA … des voix citoyennes
qui croient qu'un autre monde est possible s'érigent contre la volonté
des puissants à réduire le monde en un espace purement matériel,
dépourvu de toute dimension humaine et spirituelle, voué à la
satisfaction de leurs seuls plaisirs illimités. Par ailleurs, et sur
une échelle plus globale, les militants en faveur d'un autre monde
viable se sont organisés en un mouvement démocratique et pacifique
(mouvement des alter mondialistes) chargé de féconder des idées pour
concevoir des alternatives aux choix politiques et socio-économiques
actuels attribuées au trio FMI, BM, OMC, et combiner les efforts qui
sont indispensables pour un face à face avec le pouvoir des dominants.
A
la lumière de ce désordre mondial qui ne cesse de faire des ravages
humaines et écologiques d'ordre planétaires, personne ne peut prétendre
être non concerné de ce qui se passe, même à des milliers de kilomètres
de chez lui, puisque nous vivons dans un monde globalisé où les
intérêts et les événements sont liés par une relation
d'interdépendance. De ce fait, nous avons vu comment l'actuel crash
boursier se produisant à Wall street a pu provoquer une crise
économique planétaire qui n'a pas encore pris fin, et dont les
séquelles continuent encore à prendre de l'ampleur. De même, tout le
monde a constaté comment les rejets massifs de gaz à effet de serre
dans le ciel des pays industrialisés du nord ont engendrés des
sécheresses et des inondations respectivement en Afrique et en Asie du
sud, et provoquant ainsi des milliers de déplacés et de victimes parmi
les populations les plus vulnérables. Aussi, le maintien du mode de vie
des 20% les plus riches au monde, nécessitant la mise sous contrôle des
ressources pétrolifères mondiales, est à l'origine d'un moyen orient
déstabilisé par l'occupation de la Palestine depuis 1948 et par
l'actuelle invasion américaine de l'Irak.
Afin
de mettre sur pied cette entreprise de résistance, nous sommes appelés
d'abord, à procéder à une réforme de notre manière de penser de façon à
ce qu'elle soit rationnelle. Ce qui nous octroi la faculté
d'approcher les problèmes du monde dans leur globalité et selon une
optique scientifique au lieu de succomber à des analyses d'ordre
dogmatiques et doctrinaires que l'on sollicite le plus souvent soit
pour justifier notre indéffirence soit pour légitimer notre repli sur
nous même. En suite, nous devons renoncer à certaines de nos habitudes
les plus intolérables tel la paresse intellectuelle, le silence et
l'indifférence devant toute sorte d'atteintes aux droits de l'homme, et
la passivité sur le plan social. Sans quoi, nous serions par excellence
des collaborateurs de tortionnaires et complices des injustes.
Références:
1 CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) - Biens mal acquis… profitent trop souvent. Document de travail, mars 2007
2 Rapport du Programme des Nation Uni pour l'Environnement (PNUE) – 2003
2 Rapport du Programme des Nation Uni pour l'Environnement (PNUE) – 2003
Abréviations:
PNUD : Programme des Nation Uni pour le Développement
OMC : Organisation Mondiale de Commerce
FMI : Fond Monétaire International
BM : Banque Mondiale
OMC : Organisation Mondiale de Commerce
FMI : Fond Monétaire International
BM : Banque Mondiale
ahouach76@yahoo.fr
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